Interview: qui êtes-vous ?

-D'abord, permettez-moi de vous dire, vous ne faites pas votre âge..
-non, je sais, je fais beaucoup plus.
-Heu!.. quel âge ?
-ingrat.
-Pourtant épanoui ?
-non, bêtement inhibé.
-Oui mais, dans l'air du temps ?
-peut-être, mais c'est un air con.
-Ah, bon? alors.. heu!.. essayons de mieux vous connaître.. heu!.. misanthrope ?
-non, mise au point.
-Que regardez-vous là-haut ?
-la question en suspend.
-Quelle question ?
-la guerre est-il un sport ?
-ah!.. et Dieu alors ?
-moi, pour rencontrer Dieu, je fais le mort.
-Bon. Heu!.. avez-vous un conseil a donner ?
-je ne conseille à personne de vieillir.
.-Avez-vous une remarque à faire ?
-je crois que les grands de ce monde se moquent du monde.
-Heu!.. vous avez des certitudes, peut-être ?
- non.. si, une seule. Je n'irai pas à mon enterrement, j'aime pas la foule.

dimanche 3 avril 2016

Etat des lieux





Le vivre ensemble est un cache-misère
Le moi social conspue le moi autonome
L’opprimé songeant maintes fois à devenir l’opprimant
Les hommes vivent à petite échelle
sous le fléau du conformisme sculpté dans le cynisme
Les hommes ne cessent de s'éloigner d'eux-mêmes
Exilés devant un miroir aux apparences
excités par de séduisantes folies
la compagnie des croyances et les mythes intimidants
Ils cherchent un paradis perdu
Les hommes sont intelligents cultivés et cons à la fois
Aimables les hommes se blottissent dans le giron du verbiage euphorique
et glosent devant les fresques idéologiques
Non attentifs
Ça se voit ça s'entend et ça se sent

L'éveil c'est tout autre chose
L'éveil n'est pas un état particulier ou une expérience
Pas un but
mais une appartenance à l'absolu
La lumière d'en bas la lumière d'en haut
le ciel dans un verre d'eau
Se sentir au monde Être à sa place dans la continuité
L'éveil est l'énergie visible du vivant
Une perception globale Une unité
Ne rien chercher
L'éveil est illimité
La multitude en soi
L'instant dans toute son éternité.










dimanche 7 décembre 2014

Le dernier répit

Les petits hommes sont invisibles.
Le petit homme éduqué respecte sa capitulation
Travaille à parfaire l'érosion de sa personne
Et s'éveille doucement à sa propre extinction.
Le petit homme poli est sous l'emprise d'une société fantasmée d'images et de bruits divers. ( qui imprime dans le mille feuille névrotique des coups tordus et des travers marchands jusqu'à l'obéissance )
Le petit homme sous influence est pleinement infiltré.
Il y a une multitude de diffuseurs de boniments pour l'obliger. De faux métiers. Des gens enflés.
Le petit homme actif est un simple maillon dans la distorsion du réel.
Le petit homme stimulé jouit d'une servitude affranchie.
C'est un petit homme alerte qui circule en train fantôme. ( la feuille de route ne mentionne aucune aire de repos )
Sollicité en abondance
Le petit homme troublé ne s'attardera pas.
Le petit homme étiqueté avance avec élégance.
C'est un petit homme qui ne veut pas être à la traîne.
Il est sous le charme d'automatismes imprévisibles et malicieux.
Le petit homme moulu ne sait pas qu'il est malheureux.
Il renouvelle ordinairement sa confiance aux grugeurs-concepteurs-batisseurs du futur.
Il y a entente entre gens responsables.
Entre le donneur d'ordres et l'exécutant
l'accord se situe dans le consentement.
L'entourloupe est psychologique et comme l'asthénie estivale elle a bonne presse
Est euphorisante et crée l’événement.
Le petit homme intimidé tourne en rond derrière les barreaux de la vulgarité.
Dans la soumission plus que de raison.
Le maître d’œuvre l'encourage du haut de sa prison dorée.
Silence ! tous deux sont acteurs en représentation.

Pour le petit homme refusant la voie lactée offre un espace accessible
Un dernier répit possible s'il aborde son être éclairant
Sans a priori sans idées préconçues et s'il s'y réfugie gaiement.

La fuite


Je ne fuis pas l'humanité, je fuis l'homme.
L'homme ampoulé.
J'habite ce monde. Son unité.
Mais avec une certaine lenteur.
Je me mêle aux plénitudes, aux herbes folles,
dans un espace dégagé.
J'y vais en douceur.
Je fuis les inconséquences et ses nombreux promoteurs.

dimanche 1 juin 2014

Le poète


Les choses et les êtres

La vie est sibylline
Pour coopérer on s'instruit de données approximatives ou de fabulations
Et d'un positionnement postiche : supérieur ou inférieur ( un impair scientifique )
Avec des pérégrinations dans le bien ou dans le mal qui  finissent en déconvenues tragiques
On ne peut que compatir
Fantasmes et fantômes nous hantent si bien

L'homo économicus ignore ses voisins
Il voit tout noir ou voit tout blanc
Quand il voit rouge il ordonne à tout ce qui bouge
Comme la poule ou le cochon
l'homo économicus vaque à des occupations
Par obligation ou par fonction
Ses jours sont des gros agendas cadencés par des bruits d'avant garde
Allons-nous dépasser la limite de la décalcification cérébrale 
Cela infirme d'être les idiots de la terre les maboules
La terre va se mettre en boule

Être abstinent de sa nature incandescente
C'est placer en quarantaine les zones sensibles
Les lieux éclairants
Et qu'on regarde les yeux dans les cieux
Plutôt que de courir avec des semelles de plomb allons à tire d'aile
Prenons de l'altitude avec les oiseaux de bon augure
Et gagnons les vertiges
Se jeter dans le ciel et retomber sur ses pieds
Savoir ce qu'on dit savoir ce qu'on fait
Apprendre à se décultiver pour en avoir le coeur net
Prendre contact directement avec son imaginaire
Sans passer par un intermédiaire
Assez des mots décolorés ou teints
On l'a à l’oeil et on l'a dans l'oreille la beauté en talents hauts
La joie qui régale
Vivre est une ivresse qui vient du fond et va après
On peut s'étendre à l'infini
Il est plus plaisant de marcher sur l'eau que de traverser des tracas embrouillés

On siffle la fin d'une civilisation au bout de rien
On laisse les habitudes s’essayer à l'histoire
Le fil conducteur des êtres et des choses se cherche un destin un lendemain qui chante
Dès lors rangeons dans les cartons
Les présentations
Le jeu de la carotte et du bâton.

Dans les fleurs


Tête en l'air

Le poète ne ment pas
Le voudrait-il qu'il n'y arriverait pas
L'humain décanille du jardin le poète s'y réfugie
Ni gourou ni tribun 
Ce n'est pas un trafiquant de mots
Celui qui dit savoir ne sait rien le poète ne cathéchise pas
Le poète ne prend pas ses désirs pour des vérités
Il ne vole pas l'air l'eau ou la lumière
C'est un explorateur il ne s'aveugle pas dans les mondanités
Le poète reste debout parle avec fragilité
Côtoie des absences fréquente des rives insoupçonnées
Polygamie astrale.
Ses yeux sont modestes mais son œil est vaste
Le poète ne tourne pas le dos à l'homme
C'est un brasseur de terre et d'autres univers
Il flâne au-dessus des gratte-ciel
Se désaltère à toutes les sources
Comme un vagabond du silence il se mêle aux conversations d'un un air effacé
Il comprend que rien n'est fractionné
Que le nombrilisme est une déchirure
Que l'autre est un allongement de soi
La séparation n'existe pas
Le poète n'est pas la quintessence ni même une alchimie
C'est une créature ordinaire
Il a le vers solide Le poète est incassable.