Interview: qui êtes-vous ?

-D'abord, permettez-moi de vous dire, vous ne faites pas votre âge..
-non, je sais, je fais beaucoup plus.
-Heu!.. quel âge ?
-ingrat.
-Pourtant épanoui ?
-non, bêtement inhibé.
-Oui mais, dans l'air du temps ?
-peut-être, mais c'est un air con.
-Ah, bon? alors.. heu!.. essayons de mieux vous connaître.. heu!.. misanthrope ?
-non, mise au point.
-Que regardez-vous là-haut ?
-la question en suspend.
-Quelle question ?
-la guerre est-il un sport ?
-ah!.. et Dieu alors ?
-moi, pour rencontrer Dieu, je fais le mort.
-Bon. Heu!.. avez-vous un conseil a donner ?
-je ne conseille à personne de vieillir.
.-Avez-vous une remarque à faire ?
-je crois que les grands de ce monde se moquent du monde.
-Heu!.. vous avez des certitudes, peut-être ?
- non.. si, une seule. Je n'irai pas à mon enterrement, j'aime pas la foule.

dimanche 21 avril 2013

L'homme qui parle au silence.


La défaite par répartition.

La plupart des gens n'ont pas envie d'exister
Ne pas éprouver sa vraie nature
Sous influence d'une conscience frigide
L'esclavage n'a pu être aboli
Modernisé devenu servage
La participation ou le règne de l'illusion
Le système se nourrit de cette apathie chronique
De cette création continue de faux réels
Rabattage relation publique
On ment à soi on ment au monde
Collectionneur de fugaces émotions
Comme un présent perpétuel
Sans le choix
On en perd l'usage de la pensée
La raison en captivité
On s'en remet à de grossières pulsions
La défaite par répartition
Se couper de soi c'est interrompre son éternité
On égrène sa vie dans une abondance de mondes
On n'en perçoit que la contrefaçon
Ca ne s'invente pas le réel ça s'écoute et ça se regarde
Maintenant que je mets mes pieds là où je n'ai jamais cheminé
Assis sur un reste de vie
J'arrive malgré moi à l'âge du trop tard
Sans le choix
L'histoire n'a donc jamais commencée.

Somnambulique.

C'est un trompe-l'oeil. Une voix bricolée. Un éclat de rire ostentatoire.
C'est l'homme standard, somnambulesque.
Celui qui porta ses rêves au mont de piété..
Il montre dents blanches, s'éparpille et a perdu conscience.
Il tourne à vide, quatre à quatre, dans sa bulle, car bel et bien pris.
Le somnambule chicane à l'avenant,
alimenté de mythes, de folklores, et de culpabilités.
Le somnambule demande un protection rapprochée,
courtisant sa pasteurisation,
toujours vigilant, il récite des mots désincarnés,
à l'aide de formules répétées devenues "Vérité".
Le somnambule admire sa caricature et construit des murs.
De propreté urbaine il se fait police,
se transportant de contrainte en contrainte.
Il est dans les rouages.
Heureux qui comme un hébété collabore au grand naufrage.
Il fait tourner dans sa tête, des données des statistiques des calculs.
Tout chez le somnambule est automatique et déterminant.
Mais ils sont deux, dix, cent et beaucoup plus !!
Du mimétisme à l'agglomérat, il n'y a qu'un pas..
On a un peuple. Ah! ça ira ça ira ça ira..
Le somnambule n'a pas son pareil pour être comme tout le monde.

L'espoir.