Interview: qui êtes-vous ?

-D'abord, permettez-moi de vous dire, vous ne faites pas votre âge..
-non, je sais, je fais beaucoup plus.
-Heu!.. quel âge ?
-ingrat.
-Pourtant épanoui ?
-non, bêtement inhibé.
-Oui mais, dans l'air du temps ?
-peut-être, mais c'est un air con.
-Ah, bon? alors.. heu!.. essayons de mieux vous connaître.. heu!.. misanthrope ?
-non, mise au point.
-Que regardez-vous là-haut ?
-la question en suspend.
-Quelle question ?
-la guerre est-il un sport ?
-ah!.. et Dieu alors ?
-moi, pour rencontrer Dieu, je fais le mort.
-Bon. Heu!.. avez-vous un conseil a donner ?
-je ne conseille à personne de vieillir.
.-Avez-vous une remarque à faire ?
-je crois que les grands de ce monde se moquent du monde.
-Heu!.. vous avez des certitudes, peut-être ?
- non.. si, une seule. Je n'irai pas à mon enterrement, j'aime pas la foule.

mercredi 24 février 2010

Beau et gentil.

Aujourd'hui, c'est quoi être un bon journaliste ?
D'abords, il faut sortir d'un catalogue de mode, être lisse, poli, voir brillant.
Et savoir servir la soupe tiède, en faisant croire qu'elle est brûlante, comme l'actualité.
Et puis s'extasier devant le médiocre.
Rencontrer ou recevoir des invités exceptionnels.
C'est trouver le film ou le livre bouleversant, extraordinaire. On n'en sort pas indem.
C'est caresser l'opinion et la proximité toute l'année.
C'est montrer que l'émotion est palpable, devant la souffrance des familles directement touchées. Et c'est rencontrer la voisine indignée.
C'est créer la surprise, avec du nouveau et des tendances, chaque jour.
C'est être au plus prés de l'info, appuyé par des sondages; annoncer les ventes records et les fréquentations en hausses, révélées par des pourcentages qui éclairent.
C'est souligner l'aspect convivial et festif de l'événement.
C'est utiliser les mots-clés du moment: icône, culte, éco-citoyenneté, historique, décalé, déjanté, impertinent, singulier, etc....
Oui, vous avez raison, c'est le développement durable de la connerie,
la nausée,
l'âge adulte," l'âge du salaud" comme disait J.P.S. le philosophe.

lundi 22 février 2010

La désespérance de l'empoté.

Celui qui rêve de liberté vit dans une petite mort permanente. Existe-t-il un temps entre vie et mort ?
Je pense a une continuité intemporelle. Est-ce que l'homme dirige sa vie, ou se conforme-t-il aux événements ?. Depuis jadis, l'homme vit avec les mêmes doutes, les mêmes souffrances, les mêmes élans, les mêmes bonheurs. Il transforme sa maison, et sa maison le transforme. Au font il reste le même. Toujours au milieu du gué, c'est un homme confus. Il s'imagine isolé, mais il est indissociable du monde. Les questions sont toujours les mêmes, et l'absence de réponses toujours aussi oppressantes et douloureuses. Où placer l'espace? dans une réalité ou dans l'imaginaire?
Nous sommes pris dans un assemblage d'absences.
Le passé nous échappe
Le présent est incongru
et le futur hypothétique.
Où est la source originelle?

4 filles à Paris.



Acrylique.
2004.

La bienveillance.

La rumeur pour information. Le fait divers pour spectacle permanent. La publicité comme pensée universelle. Le quotidien pour alimenter l'art et l' humour. Et l'écologie comme nouvel horizon de la consommation outrancière.
Oh! la bienveillance.
Alors là, je m'incline.

Famille.

Auto portrait



Acrylique.
2005.
N'être rien, me va comme un gant.

dimanche 21 février 2010

Chercheurs d'Âmes

Il y a une cinquantaine d'années, les vieux avaient mon âge.
Aujourd'hui je me dis que j'apprécie surtout les êtres et les choses singuliers, les chercheurs d'âmes, les non croyants, les marcheurs au ciel, ceux qui annotent dans la marge, s'écartant si peu de soi, trop révoltés pour vivre d'illusions. Les refusants me plaisent. Ceux qui disent non en silence, et ferment la fenêtre aux menteurs de charme. Ceux qui murmurent - suis-je là?
Ceux qui dans leur dernier souffle, quand s'éteignent les yeux, doutent encore.
Et j'aimerais dire qu'avec mon chagrin dépressif, je cherche sur le fond, une clarté cosmique enchantée d'étoiles.
Et plus je me tortille, plus je fustige ceux qui érigent la manipulation en événement incontournable. J'irai jusqu'à me demander, s'il le fallait, est-ce que la mort vaut le coup d'être vécue?