Interview: qui êtes-vous ?

-D'abord, permettez-moi de vous dire, vous ne faites pas votre âge..
-non, je sais, je fais beaucoup plus.
-Heu!.. quel âge ?
-ingrat.
-Pourtant épanoui ?
-non, bêtement inhibé.
-Oui mais, dans l'air du temps ?
-peut-être, mais c'est un air con.
-Ah, bon? alors.. heu!.. essayons de mieux vous connaître.. heu!.. misanthrope ?
-non, mise au point.
-Que regardez-vous là-haut ?
-la question en suspend.
-Quelle question ?
-la guerre est-il un sport ?
-ah!.. et Dieu alors ?
-moi, pour rencontrer Dieu, je fais le mort.
-Bon. Heu!.. avez-vous un conseil a donner ?
-je ne conseille à personne de vieillir.
.-Avez-vous une remarque à faire ?
-je crois que les grands de ce monde se moquent du monde.
-Heu!.. vous avez des certitudes, peut-être ?
- non.. si, une seule. Je n'irai pas à mon enterrement, j'aime pas la foule.

dimanche 10 mars 2013

Collection particulière. ( best of )

- Et que Dieu laisse la justice faire son travail.
- Abolir la peine de mort c'est bien. Abolir la peine de vie c'est mieux.
- On est pris dans un assemblage d'absences.
- Il n'y a pas de création, donc pas d'époque.
- La faim ou l'abondance, la guerre ou la paix: l'embourgeoisement de la bêtise.
- La servitude prend la pose.
- Beaucoup claironnent et font dans le bavardage.
- Beaucoup prennent leurs croyances pour des réalités.
- Est-il judicieux que les enfants fréquentent les adultes ?
- L'opinion a pignon sur rue.
- L'air du temps, c'est l'air du con.
- Toujours ce développement durable de la connerie.
- La normalisation de la pauvreté, une obscénité en plein expansion.
- Lorsque l'on ment à soi, on ment aux autres.
- La misère se démocratise en spectacle acceptable. A quant l'élection du pauvre de l'année ?
- Tu est maître de ton déclin.
- Le plaisir à l'autre, un penchant naturel.
- L'empathie vient en se libérant.
- Soyez-en sûr, entre nous la conscience règne.
- La conscience, c'est renouer avec son état originel.
- La nostalgie, une anomalie de l'esprit ?
- Si le passé ne peut réapparaître, l'avenir peut toujours arriver.
- Une jeunesse s'en va, une autre s'en vient.
- Publicité, sécurité, précarité, un programme diffusé en boucle.
- On va bientôt enterrer la vie privée du dernier anonyme.
- Il y a posé sur l'air un silence inflexible, terriblement bavard.
- Parfois surgit le libre arbitre, notre nudité première, la case départ.
- Deux outils de la tyrannie, la concurrence et le chômage.
- Manipulation tout azimut ? non, communication disent les experts.
- Le regard critique tend à glisser sous le manteau.
- D'une remarquable discrétion, l'ordre totalitaire s'affiche. Omnipotent, et plus si affinité.
- En consommant des douceurs sécuritaires, la parole devient muette et le propos vulgaire.
- Il faut légaliser la poudre d'escampette.
- Le passé nous échappe, le présent est incongru, et le futur hypothétique. Où est la source originelle ?
- On Satan à Dieu, et puis Rien. Et Rien me va comme un gant.
- Rien, c'est être sur son trente et un.

Grandeur Nature.

Tournant le dos à la nature ( avec dédain ou dégoût )
On préfère la reproduction à l'original
L'interprétation au réel
L'apparence à l'être
Pourtant s'acoquiner à la nature et se rapprocher du beau Monde
Ce n'est pas une recette mais le désir d'être
Nous sommes des mangeurs d'étoiles des avaleurs de terre
La nature est nourricière et se nourrit de nous
La nature nous digère
Nous ne sommes pas dans la nature nous sommes la nature
La nature nous allume nous brûlons avec elle
La nature a des ombres visibles la nature est lumière
La nature ne fait pas dans le bien ou le mal: trop vulgaire
La nature fréquente un grand univers qui couche avec elle
La nature aime le plaisir elle multiplie les sexes
La nature répond à tout effaçant la question
Elle souffle la craie de nos hallucinations ( ce n'est pas faux et bien dit ! )
La nature c'est le silence mis en musique
La nature élève transporte repose
C'est un tout fait de rien
Elle nous barbouille d'un vide bien rempli
Elle nous étourdit
La nature été comme hiver spontanée
Elle est de même nature que Dieu
Dieu est très nature et la nature c'est Dieu
Tout cela semble si naturel
Ce n'est pas faux de dire que la nature est vraie
La nature allège la matière
Elle est énergie joie extase apothéose de la beauté
- tout le plaisir est pour nous -
Une fois la nature rencontrée on peut mourir et naître à son éternité
La nature a le sens du merveilleux
La nature un bond vers le détachement puis l'éveil
L'illumination ce sera pour plus tard.
Souvent je marche à hauteur d'arbres avec un sentiment d'infinité
Moi oui moi je suis un être éveillé
Parce-que la société me donne des insomnies
Je suis de petite nature.

City.

Une atmosphère pour urbains
l'homme et son turbin
un centre d'affaires
l'imaginaire hypothéqué
règne un mimétisme spectaculaire
est diffusé un rappel à l'ordre officiel et permanent
un écran " nouvelle nature "
les regards se détournent pudiquement du réel
prennent de la vitesse
ivresse et vanité
état de vigilance accrue
Une atmosphère pour urbains
ici pas de jardins
                             pour le silence
                             pour l'attention
                             pour l'écoute
pour le petit personnel
                             _ c'est complet _
il n'y a aucune place
même handicapée
la poésie fait tache.

A la lumière du contrat
anxieux et fatigués
l'ombre sous le bras
les poches pleines de mots
les poètes se dispersent
pour ne pas déranger.