Interview: qui êtes-vous ?

-D'abord, permettez-moi de vous dire, vous ne faites pas votre âge..
-non, je sais, je fais beaucoup plus.
-Heu!.. quel âge ?
-ingrat.
-Pourtant épanoui ?
-non, bêtement inhibé.
-Oui mais, dans l'air du temps ?
-peut-être, mais c'est un air con.
-Ah, bon? alors.. heu!.. essayons de mieux vous connaître.. heu!.. misanthrope ?
-non, mise au point.
-Que regardez-vous là-haut ?
-la question en suspend.
-Quelle question ?
-la guerre est-il un sport ?
-ah!.. et Dieu alors ?
-moi, pour rencontrer Dieu, je fais le mort.
-Bon. Heu!.. avez-vous un conseil a donner ?
-je ne conseille à personne de vieillir.
.-Avez-vous une remarque à faire ?
-je crois que les grands de ce monde se moquent du monde.
-Heu!.. vous avez des certitudes, peut-être ?
- non.. si, une seule. Je n'irai pas à mon enterrement, j'aime pas la foule.

dimanche 12 mai 2013

Collection particulière ( bonus )



Dépoétiser le monde semble être la norme.
Le silence n’a plus droit qu’à une minute.
On touche le fond, c’est un sommet.
On s’accroche à la fadaise.
La  désobéissance n’est toujours pas enseignée.
On devrait interdire les adultes aux moins de dix-huit ans.
Faut pas déranger l’opinion.
L’opinion bénévole au service du machin.
Le prêt à penser vendu au prix fort.
On ne dit plus un individu conditionné, on parle d’un citoyen responsable.
Méfions –nous de la délation ludique.
La propagande, la suspicion, le mimétisme, valeurs sûres indémodables irrésistibles.
On s’empresse, de la croyance à la certitude, de la certitude à l’arrogance, de l’arrogance au conflit.
L’interdit fait une entrée fracassante dans les foyers.
La parole officielle récitée tel des mantras.
Avec la compétitivité la flexibilité la formation permanente, on est en état de mort cérébrale.
La participation, le piège fatal.
De contrainte en contrainte la spontanéité s’amenuise.
Adhérer à sa vraie nature, seule identité réelle.
Il y a autre chose à faire que de rater sa vie.
La mort, c’est de ne pas vivre.