Dépoétiser le monde
semble être la norme.
Le silence n’a plus
droit qu’à une minute.
On touche le fond, c’est
un sommet.
On s’accroche à la
fadaise.
La désobéissance n’est toujours pas
enseignée.
On devrait interdire les
adultes aux moins de dix-huit ans.
Faut pas déranger
l’opinion.
L’opinion bénévole au
service du machin.
Le prêt à penser vendu
au prix fort.
On ne dit plus un
individu conditionné, on parle d’un citoyen responsable.
Méfions –nous de la
délation ludique.
La propagande, la
suspicion, le mimétisme, valeurs sûres indémodables irrésistibles.
On s’empresse, de la
croyance à la certitude, de la certitude à l’arrogance, de l’arrogance au
conflit.
L’interdit fait une
entrée fracassante dans les foyers.
La parole officielle
récitée tel des mantras.
Avec la compétitivité la
flexibilité la formation permanente, on est en état de mort cérébrale.
La participation, le
piège fatal.
De contrainte en
contrainte la spontanéité s’amenuise.
Adhérer à sa vraie
nature, seule identité réelle.
Il y a autre chose à
faire que de rater sa vie.
La mort, c’est de ne pas
vivre.