Interview: qui êtes-vous ?

-D'abord, permettez-moi de vous dire, vous ne faites pas votre âge..
-non, je sais, je fais beaucoup plus.
-Heu!.. quel âge ?
-ingrat.
-Pourtant épanoui ?
-non, bêtement inhibé.
-Oui mais, dans l'air du temps ?
-peut-être, mais c'est un air con.
-Ah, bon? alors.. heu!.. essayons de mieux vous connaître.. heu!.. misanthrope ?
-non, mise au point.
-Que regardez-vous là-haut ?
-la question en suspend.
-Quelle question ?
-la guerre est-il un sport ?
-ah!.. et Dieu alors ?
-moi, pour rencontrer Dieu, je fais le mort.
-Bon. Heu!.. avez-vous un conseil a donner ?
-je ne conseille à personne de vieillir.
.-Avez-vous une remarque à faire ?
-je crois que les grands de ce monde se moquent du monde.
-Heu!.. vous avez des certitudes, peut-être ?
- non.. si, une seule. Je n'irai pas à mon enterrement, j'aime pas la foule.

mardi 8 avril 2014

Stratégie de l'attractivité

L'ignorance abêtit les foules.
Je tenais la jambe à un cul de jatte. Je ne sais qu'elle heure il était.
Je me souviens seulement d'avoir reçu une décharge frénétique.
Le monde mis en désordre. Jeux d'acteurs et émotions tordues.
Civilisation à corps perdu.
Le désir d'émancipation biaisé par le désir de consommer.
Le consumérisme fait carrière là où les autres ont échoué.
Endossée par tous ou presque, c'est une religion qui s'assied sur le toit du monde.
Les marchandises se ramassent à la pelle.
Idéologie non soupçonnée, un dessein coloré.
Munie de métastases venimeuses: les slogans !
Et de diverses complicités: les clients !
Ne dites plus une personne, dites un consommateur.
Consom'acteur pour les plus zélés, les adeptes, les fans.
A tout casser les temps modernes. On en reste coaché !
Tous nos désirs sont en boutiques.
Le public déroule le tapis rouge à ses désillusions.
Nous sommes en vrac. Produit du produit, maternés, sermonnés, sucrés.
Par l'emballage emballés.
Dépendants de notre dépendance, fétichistes du jetable, infiltrés.
La liturgie consumériste nous installe sous influence confortable.
Idéologie redoutable portée en triomphe les jours de soldes ou de fêtes institutionnalisées.
Aucun conflit d’intérêt, entre les uns et les autres, on ajuste et on croît !
Eteints à nous même, par une frénésie narcissique.
Aujourd'hui la civilisation tire sa décadence.
On lui a dressé une couronne de pacotilles.
La meilleure façon de dormir.

Je suis désolé de vous dire que notre nature s'étiole dans un coma artificiel.

Tu joues avec moi


L'avenir radieux

D'abord, la vie privée dépouillée sans préavis. Passée dans la presse.
Puis suit l'évidement de l'identité personnelle.
Enfin la vie intime ( délicate écume ) évincée ou passée au laminoir.
Indéniable succès d'un kit de conseils appropriés et de savants calculs,
introduits sous pression dans notre imaginaire par des gens attitrés,
    « made in Moderne » étiquetés.
Par des gens à fortes valeurs arbitraires communiquées.
Nos usages, nos goûts, nos espérances, nos sentiments et autres humanités les passionnent.
On nous enserre dans une camisole de mots rééduqués, sous un éclairage en trompe l’œil.
On a un fil à la patte. C'est la soumission correcte exigée.
L'esclavage n'a jamais été aboli.
L'homme, espèce non protégée dans une nature dénaturée.
Nous sommes corvéables.
Les refusants font la grimace. Des gens très ordinaires.
Ils veulent réintroduire la spontanéité dans son milieu naturel.
Ils songent à la désobéissance. Torpillent les formules répandues.
Touchent à la dignité universelle pour le plaisir.
Créateurs insoumis aux balisages, insensibles aux roucoulades de l'avenir radieux.
Ils vont au rythme des êtres et des choses.
Ébruitent le silence.
C'est ça le fond de l'affaire: être dans l'instant, dans l'incendie de la vie.
Avoir le cœur sur la main et l'amour en tête.
J'ai oublié de vous dire, ceci n'est pas un prêche..
Je n'allume pas une mèche.
Je ne suis pas un Gandhi de grands chemins.

 



Au bord de l'eau