Interview: qui êtes-vous ?

-D'abord, permettez-moi de vous dire, vous ne faites pas votre âge..
-non, je sais, je fais beaucoup plus.
-Heu!.. quel âge ?
-ingrat.
-Pourtant épanoui ?
-non, bêtement inhibé.
-Oui mais, dans l'air du temps ?
-peut-être, mais c'est un air con.
-Ah, bon? alors.. heu!.. essayons de mieux vous connaître.. heu!.. misanthrope ?
-non, mise au point.
-Que regardez-vous là-haut ?
-la question en suspend.
-Quelle question ?
-la guerre est-il un sport ?
-ah!.. et Dieu alors ?
-moi, pour rencontrer Dieu, je fais le mort.
-Bon. Heu!.. avez-vous un conseil a donner ?
-je ne conseille à personne de vieillir.
.-Avez-vous une remarque à faire ?
-je crois que les grands de ce monde se moquent du monde.
-Heu!.. vous avez des certitudes, peut-être ?
- non.. si, une seule. Je n'irai pas à mon enterrement, j'aime pas la foule.

dimanche 11 avril 2010

Classique.

Tant pis l'indien.

Absence prolongée.

Autrefois, le grand Jacques chantait les vieux.. déjà
Les vieux ressemblent à des vieux.
Les vieilles ressemblent à des vieilles.
.C'est pour cela qu'ils organisent ensemble leur désordre.
Un pied en l'air, un pied sous terre,
grand écart rhumatisant
la libido dans le dos
quelques souvenirs restés à flot.
Ils disent des mots qui n'ont plus court,
essoufflés. Sans force à force.
L'oeil transparent,
moitié là, moitié ailleurs.
Anciens hérauts d'insignifiantes guerres,
général ou épicier de quartier,
mère attentive ou belle aventurière,
ils traînent de fait une misère ordinaire.
Dehors ratatiné, deux dents mal rechaussées,
la mort sur l'épaule, et qui fait hou! pour leur faire peur.
Alors, ils décomptent. Chaque jour compte. Et puis la nuit..
Même si les vieilles courbent leurs douleurs pour cueillir encore,
même si les vieux s'inventent entre l'oubli et la folie,
le public a fini par déserter.
Etrangers noctambules
en équilibre mal assuré,
attachés à l'aurore,
d'un mot l'autre, comme des moulins à vent,
ils mâchouillent des désirs manqués.
En réaction, réactionnaires.
Et puis vient un silence, et tout est à recommencer.

Connaissez-vous l'homme politique ?

Par manque de volonté ou par manque de capacité,
ou peut-être par complicité,
l'homme politique est incapable de cerner la très répandue cupidité, ni même de bloquer les détrousseurs de biens publics.
Mais pugnace, ambitieux dans les yeux, condescendant même,(à défaut d'être humaniste, c'est la carrière.. ), l'homme politique, certes de belle suffisance et d'une arrogance tirée à quatre épingles, attaque, moleste, puis dissout, les démunis, les silencieux, les invisibles.
Histoire d'avoir un bilan en fin de mandat.